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Retraites complémentaires : le régime Agirc-Arrco toujours dans le vert

Le régime complémentaire des salariés du privé a vu ses charges augmenter l’an dernier du fait notamment des revalorisations de pensions actées par les syndicats et le patronat, mais il affiche plus de 85 milliards d’euros de réserves.

Retraites complémentaires : le régime Agirc-Arrco toujours dans le vert

Les voyants restent au vert pour le régime de retraite complémentaire obligatoire des salariés du privé. Ce jeudi, l’Agirc-Arrco a annoncé avoir terminé l’année 2024 avec un résultat technique (hors résultat financier) positif de 1,6 milliard d’euros et un résultat global de 4,6 milliards d’euros.

Si le résultat global est inférieur à celui de l’année précédente (à 6 milliards d’euros), les gestionnaires de l’Agirc-Arrco assurent que ce recul était largement attendu compte tenu des décisions prises par les syndicats et le patronat, aux manettes du régime par points servant un revenu complémentaire à quelque 14 millions de retraités.

Augmentation des charges

En fin d’année 2023, année de mise en oeuvre de la réforme des retraites confortant les ressources du régime complémentaire, les partenaires sociaux ont non seulement décidé de supprimer le système de malus censé inciter les travailleurs à reporter leur départ à la retraite mais ils sont aussi tombés d’accord pour augmenter les retraites complémentaires de 4,9 %. L’an dernier, l’inflation était moins importante, mais le patronat et les syndicats ont décidé de revaloriser les pensions complémentaires de 1,6 %.

Actées toutes deux en fin d’année et donc reflétées dans les comptes de 2024, ces deux revalorisations ont alourdi les charges du régime de 4 milliards d’euros. A cela est venue s’ajouter l’augmentation du nombre de retraités servis entre 2023 et 2024. Alors que les charges ont progressé rapidement sur la période (5,7 %), les ressources du régime ont, elles, été moins dynamiques (2,7 %) sur fond de ralentissement économique.

Le recul du résultat technique a cependant été amorti par des résultats financiers meilleurs en 2024 qu’en 2023 (+6 %). Résultat : les réserves du régime, destinées à garantir le paiement des retraites, malgré les chocs économiques et démographiques susceptibles d’affecter les finances du régime, sont sans surprise suffisantes aux yeux des gestionnaires. Elles s’élevaient à près de 86 milliards d’euros à la fin de l’année 2024.

Cette santé financière contraste avec celle du régime de retraite de base des salariés. Celui-ci est au coeur des discussions des partenaires sociaux auxquels l’exécutif a donné la main pour tenter de trouver d’éventuels aménagements au système de pensions et à la réforme des retraites de 2023.

Baisse du rendement pour les assurés

Les régimes de retraite de base devraient enregistrer un déficit de 6 milliards d’euros cette année, a souligné la Cour des comptes dans un rapport remis aux partenaires sociaux. Et ce déficit devrait se creuser dans les prochaines années, tandis que les régimes complémentaires engrangeront des excédents.

La situation favorable de l’Agirc-Arrco reflète les différentes mesures adoptées ces dernières années par les partenaires sociaux pour assurer son bon fonctionnement malgré les chocs économiques et la baisse du nombre de cotisants par retraité liée à la baisse de la natalité.

Ces décisions ont contribué à conforter la situation financière du régime mais elles ont dégradé son rendement pour les assurés. Ainsi, « pour 1 euro cotisé, les droits acquis en contrepartie sont deux fois moins importants actuellement qu’en 1993 », note la Cour des comptes dans son rapport de février. Une dégradation sur laquelle les gestionnaires du régime n’ont pas l’habitude de s’étendre.

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Solenn Poullennec

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